D’une rive à l’autre : les convoyeurs

Le désert du Sahara ressemble à un terrain vague inquiétant depuis le découpage fantaisiste de ses frontières.
D’une rive à l’autre de cet océan de sable, des hommes scrutent les étoiles à la recherche de leur pacte de mémoire égaré par une aventure coloniale fossoyeuse d’histoires.
D’une rive à l’autre, des tornades sèches véhiculent l’esprit des peuples riverains qui bâtissaient ensemble des royaumes et des empires avec la matrice du désert.
D’une rive à l’autre, une communauté, par devoir, a retrouvé sous les dunes un serment profané par des ladres drapés dans les oripeaux du Juste.
D’une rive à l’autre, une communauté exhume la promesse d’éternité des réseaux d’échanges et des chemins de vie.
D’une rive à l’autre, des compagnons raniment la profession de foi des convoyeurs du désert qui charriaient l’or et le sel, les cultures et les technologies, la connaissance et le savoir, le spirituel et le religieux, l’amitié et l’amour.
D’une rive à l’autre, les vents de sable dispersent des murmures de désir. Des compagnons tenaces empruntent les sillons de lumière. Du Nord au Sud ils se font face, complices. Ce sont tous des artistes.
Croire en cette communauté d’artistes qui affronte ses démons et autopsie son histoire, c’est croire que le salut d’une société s’appuie aussi sur l’art.
Croire en l’art, c’est croire qu’un artiste n’est pas un professionnel du divertissement qui soulage un peuple accablé de douleurs. Croire en l’art, c’est croire que les productions artistiques ne sont pas une cohorte de stéréotypes à engloutir par la voracité d’appétits en mal d’exotisme. Croire en l’art, c’est croire qu’un commissaire d’expositions n’est pas un colporteur de camelotes produites en série pour un marché de dupes. Croire en l’art, c’est croire qu’une exposition est un formidable laboratoire de recherches pour construire de la pensée. Croire en l’art, c’est croire que les artistes se renouvellent et qu’ils utilisent les outils de leur temps pour étudier tous les bruits du monde. Croire en l’art, c’est avoir foi en la capacité des artistes d’inventer des métaphores pour parler de la vie et de la mort, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. D’une rive à l’autre du désert, des artistes analysent les problématiques de sociétés liées par un territoire commun. Le Sahara n’est pas la frontière hostile de peuples qui s’ignorent. Il est le dépositaire d’une histoire en partage, le réceptacle de civilisations aux frontières mouvantes. Regrouper l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest dans une exposition est un manifeste. Il s’agit de recréer une plateforme pour que des sociétés qui s’étaient perdues de vue puissent à nouveau dialoguer. Contact zone est un espace de rencontre pour parler de nos peurs et de nos désirs, de nos exploits et de nos défaites, de notre devenir. Rassembler dans l’ancien Empire du Mali des artistes du Nord et du Sud du Sahara, c’est emprunter symboliquement les routes des caravanes pour reconstruire le théâtre des flux et des reflux des idées, des cultures et des savoirs.
Contact zone est une allégorie du maillage des réseaux commerciaux, technologiques, culturels, spirituels et politiques qui lient l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Sokey Edorh, Abdoulaye Konaté, Huda Lutfi et Amuche Ngwu-Nnabueze analysent les mutations d’un héritage culturel qui se régénère ou s’égare au gré de ses rencontres. Car les populations qui voyagent transportent une conception du monde qui se transmet et s’ajuste au contact d’autres peuples. Aucune société saine d’esprit ne revendique la pureté absolue de sa culture, mais plutôt une diversité faite d’emprunts multiples liés aux migrations engendrées par les explorations, les conquêtes, les guerres et les catastrophes naturelles. Les avancées technologiques ont généré un accroissement des déplacements physiques et virtuels, conduisant à un changement radical de notre perception de l’espace et du temps, questionnant ainsi les frontières des territoires, qui nous sommes et d’où nous venons. Hassan Echair, Dalel Tangour, Boubacar Touré Mandémory et Dominique Zinkpè sondent diverses facettes de cette mobilité. Qu’elles soient volontaires ou contraintes, ces migrations sont trop souvent des périples sans retour qui trahissent la vacuité des stratégies ainsi que le déficit de vision et de projet collectif des pouvoirs en place. Pour Ammar Bouras, Khaled Hafez, Kofi Setordji et Mamady Seydi, l’art est au service d’un discours politique et social. Seydi puise dans un patrimoine immatériel vivace pour dresser un portrait satirique de sa société. Bouras, Hafez et Setordji posent un regard sévère sur la trajectoire postcoloniale de leurs pays respectifs en explorant les thèmes de souveraineté nationale et de révolution. Des révolutions qui s’enlacent au-dessus du désert lorsque la marche vers l’indépendance du Ghana s’appuie sur les conseils stratégiques de la jeune République d’Égypte ; ou lorsque Le Manifeste du peuple algérien de Fehrat Abbas souffle un vent de liberté illusoire dans les colonies françaises au sud du Sahara. Les vidéos et les installations de Bouras, Hafez et Setordji proposent une révolution de la pensée et des mentalités à travers un voyage intérieur où la violence du propos allié à la charge magnétique d’une esthétique épurée ébranlent les certitudes d’un public conformiste.
D’une rive à l’autre du désert, les interactions historiques, culturelles, politiques et sociales sous-tendent cette exposition dont les artistes vivent tous en Afrique par choix. Il s’agit pour eux de rester en contact avec l’itinéraire singulier de ce continent, leur première source d’inspiration. En rupture avec un académisme rigoureux et un classicisme formel, ils sont emblématiques d’une nouvelle vague qui déroute le profane qui croit encore que la finalité d’une œuvre d’art est d’orner en silence un intérieur bourgeois. Ces artistes n’attendent pas du public qu’il contemple leurs créations d’un regard enamouré. Parce qu’ils sondent les contradictions des sociétés contemporaines, semant le doute et une once de subversion, ils nous interpellent intellectuellement et émotionnellement. Les thématiques qu’ils explorent et leur engagement les placent dans le sillage des chemins de vie, tels de nouveaux passeurs, des convoyeurs de concepts, de convictions et de lumière qui transcendent les frontières physiques et mentales d’une rive à l’autre du désert.
N’Goné Fall

Une mobilité créatrice

Si l’on se demande ce qu’est être contemporain pour un artiste africain, la question peut paraître absurde lorsqu’on considère l’usage fait de la notion d’art contemporain aujourd’hui ; elle englobe des pratiques d’art spécifiques allant des installations à des scénographies purement virtuelles ou chromatiques qui s’inscrivent dans des esthétiques dites relationnelles ou de post-production.
À ce titre, tous ceux qui entrent dans cette catégorie sont dits contemporains quelle que soit leur localité. Or, si l’on examine la catégorie de con-temporain qui signifie étymologiquement « être avec son temps », tout le problème est de savoir de quelle temporalité il s’agit. Est-ce le présent mondialisé qui obligerait à un conformisme formel ou est-ce le présent local qui contraindrait aussi à un suivisme mais plus spécifique ? La question consiste donc dans le comment « être avec » et de quel présent il s’agit.
Pour n’importe quel artiste digne de ce nom, la contemporanéité ne peut certainement pas être un donné car être dans son présent reviendrait plutôt à créer une présence qui donne à penser son actualité. Ce mode de présence artistique a toujours une portée subversive ou du moins critique quant aux idées reçues et aux perceptions instituées.
Une des réalités à laquelle est confrontée la sensibilité des artistes africains est celle de la mobilité des populations, mobilité ancestrale avec la circulation caravanière, les migrations vers les zones minières et vers le littoral ou encore celles des différentes déportations par déplacement brutal comme dans l’esclavage ou dans les guerres meurtrières coloniales ou post-coloniales. Si les migrations sont aujourd’hui focalisées sur les voyages clandestins vers l’Europe, la mobilité des personnes est en fait un mode d’être africain et s’inscrit aussi dans une représentation autre de l’espace et des frontières.
Déjà, l’espace nomade est en lui-même un espace lisse qui ne connaît que des tracés éphémères et changeants selon les trajets et ce, de façon rythmique. Son appropriation n’est pas d’ordre territorial mais temporel, ouvrant aux échanges et aux contacts entre populations. L’espace lisse est fait de points d’itinéraires, de zones de contact, de haltes et de flux. Longtemps les frontières entre pays d’Afrique ont été mobiles et souvent artificielles.
Ces manières de concevoir l’espace sont aussi des manières d’être, d’échanger et de vivre des formes de socialité toujours en devenir. Les artistes contemporains sont ceux qui reprennent et réinventent les chemins de rencontre par-delà les frontières, dans une désappropriation des territoires et des nouvelles clôtures. Ils sont d’une rive à l’autre des convoyeurs d’utopie, des éclaireurs qui donnent à voir et à penser autrement.
Devant la désorganisation des lieux de vie, dans l’anarchie des nouvelles mégapoles avec leurs produits d’importation, face à l’autoritarisme des pouvoirs en place et leur manipulation exogène, l’artiste africain cristallise esthétiquement dans ses créations les tensions et les espoirs d’un devenir meilleur fait de retour et de dépassement. Contre la machine d’uniformisation mondialisée des espaces et des gens où se déshumanisent les rapports sociaux, il propose l’intensité de l’expérience subjective, la force de l’identité plurielle et le potentiel ancestral d’hospitalité.
Devenir contemporain par son art n’est-ce pas susciter dans l’ordre de l’affect le désir de vivre autrement, ici là maintenant, en puisant dans ses valeurs. C’est aussi, par là même, exhiber et porter en dérision dans des formes inédites des situations d’aliénation et d’oppression.
On pourrait, pour penser la création artistique contemporaine dans un contexte de mobilité transculturelle, partir de la formule deleuzienne disant que « créer c’est résister, c’est oser un devenir qui est toujours une aventure ». Cette aventure ne signifierait, bien sûr, la rupture radicale avec ce qu’on appelle la culture locale, c’est-à-dire ce foyer de références et de sens propres à une communauté donnée mais elle désignerait plutôt le nomadisme propre au procès créateur dans son ouverture à la polyvalence du vécu avec toutes ses constellations culturelles, affectives et imaginatives. L’aventure de l’art peut, en effet, s’entendre comme une dynamique de rencontre, de déconstruction et de transgression qui libère du sens assigné, des scléroses identitaristes et des habitus.
Dans le contexte transculturel de la région qui va de l’Afrique du Nord jusqu’au golfe de Guinée, avec son histoire grosse de foyers civilisationnels, avec son ouverture sur les autres cultures du Nord et d’Orient ainsi qu’avec sa perméabilité à la pratique des nouvelles technologies de l’image, les pratiques d’art deviennent un lieu d’émancipation et de futurition, par résistance et instauration de nouveaux sens.
Cela suppose bien sûr la perméabilité du geste créateur qui réinscrit dans la différence la constance à soi en retravaillant les signes traditionnalisés en signes de présence picturale ou plastique par des démarches singulières et transculturelles.
Les singularités artistiques créent de nouvelles formes de subjectivités possibles, à l’intérieur du système culturel d’appartenance, mais à travers les plis que l’imagination et le faire créateur viennent habiter et dynamiser. Il s’agit d’une re-création de soi qui permet à l’individu de sortir par l’art des modes d’identification orientés culturellement de manière univoque. La création artistique constitue, en ce sens, une marge de liberté pour se déprendre des conformismes et des identitarismes et appréhender le présent de sa singularité dans sa complexité et sa diversité. C’est à partir de cette mobilité que l’artiste peut épouser son humanité dans sa dimension transculturelle et projectuelle. L’expérience de l’art renvoie ainsi le sujet à une zone d’indétermination par l’expérience intime de « soi-même » et des choses au carrefour des langages, dans un écart fondateur où se repose la question du sens à travers son ouverture aux possibles. Cette ouverture est celle même du geste créateur nourri d’affects, de traces, de visions qui enfoncent leurs racines dans un sous-sol toujours transculturel.
L’exemple d’artistes qui détournent les médiums vers l’expression de leur vécu et vers la richesse de leur histoire met à jour une identité plurielle et mobile qui se forge par des dispositifs singuliers et hybrides opposant la transculturalité à l’irréalité du global.
Rachida Triki

Je suis le centre, nous sommes le monde

Lors d’un voyage de recherches en Afrique de l’Ouest lié à mes activités de commissaire, j’ai rencontré à Cotonou un artiste qui faisait son apparition sur la scène internationale. Au cours des dix premières minutes de notre conversation, il mentionna plusieurs fois le fait qu’il était très occupé, qu’il avait fait le nombre incroyable de cinquante voyages en une année. Impressionnée par un tel degré de mobilité que peu d’artistes et de commissaires ont la chance de connaître, je fus quelque peu surprise que ma question « quelles villes africaines étaient au nombre de vos voyage ? » soit accueillie par un moment de silence suivi de la réponse peu convaincante de « une, peut-être deux ». Un autre moment de silence, et notre inconfortable gestuelle sembla confirmer le fait que les artistes contemporains africains sont non seulement intéressés, mais disons plutôt nettement enclins à produire de l’art pour des publics non africains. En dépit d’un demi-siècle d’indépendance, l’Afrique a toujours tendance à porter ses regards vers l’extérieur plutôt que vers elle-même. La détérioration des conditions politiques, économiques et sociales du continent des deux dernières décennies, conjuguée à la pénurie et à la déficience des infrastructures culturelles a eu pour conséquences une migration artistique du Sud vers le Nord.
La mobilité, principalement sous forme de migration à l’intérieur ou venant d’Afrique, a été le sujet de plusieurs expositions et projets, mais rares étaient ceux qui ont étudié le mouvement vers l’intérieur d’un point de vue culturel. Contact zone s’appuie sur le thème des mouvements historiques observés en Afrique le long des routes commerciales transsahariennes. Cette exposition décisive qui apporte au Mali, pays situé au centre de la route des caravanes, les œuvres de 12 artistes contemporains d’Afrique du Nord et de l’Ouest, explore la réaction des artistes face au phénomène de mobilité interne du 21e siècle. L’histoire erronée selon laquelle l’Afrique subsaharienne avait très peu de contacts avec le reste du monde avant l’arrivée des Européens est en contradiction avec le succès de la rencontre commerciale et culturelle avec l’Afrique du Nord au cours des échanges commerciaux transsahariens du sel et de l’or. L’une de ces rencontres aura eu l’influence durable que représente le vaste phénomène de l’adoption de l’Islam dans la majeure partie de l’Afrique de l’Ouest.
La mobilité culturelle a été l’objet d’une recherche et d’un développement considérables pour de nombreux artistes d’Afrique de l’Ouest. L’artiste togolais Sokey Edorh a voyagé pendant une longue période pour étudier les anciens pictogrammes qui inspirent son Abécédaire, tandis que le Béninois Dominique Zinkpè a lui consacré de plus courtes périodes de temps dans plusieurs villes africaines, parmi lesquelles Bamako, pour réaliser son projet Taxi. Le photographe sénégalais Boubacar Touré Mandémory a traversé plusieurs frontières pour retrouver les vestiges de ce que la vie avait pu être telle qu’il l’a présentée dans la série Les Orpailleurs. La série de photographies de la Tunisienne Dalel Tangour s’intéresse aux phénomènes de migration et d’exil à l’intérieur et hors de l’Afrique.
Les cinq dernières années ont vu une quantité sans précédent d’échanges à l’intérieur du continent, les sociétés sud-africaines et nigérianes pilotant l’expansion africaine. Les lieux et les personnes qui semblaient être si éloignés les uns des autres sont maintenant joignables par des moyens jusque là inconnus, par avion, Internet, téléphones portables ainsi que par un réseau routier interrégional malheureusement assez mauvais. Au cours des dix dernières années, les échanges entre artistes sur le continent continuent de progresser et s’étendent de plus en plus. Le voyage Nord-Sud a changé d’itinéraire pour prendre la direction Sud-Sud. Dans ce contexte, les artistes sont passés d’efforts individuels à un model plus basé sur la collaboration.
En 2001, un groupe d’artistes nigérians entreprit un projet intitulé Overcoming Maps qui les mena, sur les routes, d’Enugu à Abidjan. Leur projet entendait remettre en question les cartes, limites et frontières – physiques, idéologiques, linguistiques et culturelles – créées par les puissances coloniales qui voulaient contenir leurs territoires et le libre mouvement des peuples et des idées. Depuis 2001, et au cours de cinq voyages, ils ont visité plus de dix pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, visites au cours desquelles ils ont pu rencontrer et échanger des idées avec 400 artistes et intervenants culturels. Exit Tour en 2006 est un autre projet intéressant auquel participent 7 artistes qui ont visité 7 pays pour prendre part à 7 ateliers ou échanges culturels. Ils sont partis de Douala pour finir à Dakar, participant à des ateliers et échanges à Calabar, Lagos, Cotonou, Lomé, Accra, Ouagadougou et Bamako. Comme il est dit sur leur site Web, ils cherchaient des réponses à des questions telles que, par exemple : « Qui sont les protagonistes influents de l’art contemporain des pays que nous allons traverser ? Quelle est la politique culturelle officielle ? Quel type de stratégie les artistes développent-ils ? Quelles sont les perspectives de collaboration et d’échanges ? Avec des particuliers et des institutions ? » Voyager sur les routes d’Afrique de l’Ouest est une entreprise ardue. Surmonter les obstacles que présente la multitude de contrôles de frontières réels et « fictifs », est une tâche herculéenne qui demande humour, patience et ruse pour s’assurer le bon vouloir des « difficiles » douaniers. C’est ce qui est arrivé aux artistes du projet Exit Tour, basés au Cameroun. Ces artistes étaient parvenus à surmonter l’épreuve jusqu’à ce qu’ils atteignent le Mali où, à la frontière sénégalaise, tous les artistes, à l’exception d’une artiste européenne affichant un passeport suisse, se voyaient refuser un visa d’entrer. L’ironie de la situation échappa au fonctionnaire qui semblait ne pas avoir conscience du fait que l’Europe fait tout ce qui est en son pouvoir pour écarter les Africains de ses territoires.
L’interaction, l’échange et le dialogue, à l’intérieur du continent africain, a rallumé les débats sur le colonialisme, l’histoire, la culture et la mobilité. Les expériences personnelles ou collectives acquises par ces artistes au cours de leurs voyage, fournissent un important point de départ permettant de poser d’urgentes questions et d’explorer de nombreux problèmes concernant la construction de l’identité de l’Afrique. Les stratégies artistiques ont créé un nouvel organe de connaissance qui jusqu’ici n’était pas disponible ou restait difficile d’accès, ainsi qu’une nouvelle atmosphère de confiance en l’avenir. Cependant, comme le remarque le group d’artistes du projet Overcoming Map, dans leur rapport d’évaluation, « ce projet a également révélé qu’il existe dans la région des problèmes liés à des promesses non tenues, des infrastructures délabrées ainsi qu’un degré considérable de (sous-) développement.
« Le nouveau millénaire nous invite à aller au-delà de la rhétorique de l’intégration africaine et autres politiques d’habilitation dénuées de pouvoir telles que NEPAD, la Commission pour l’Afrique et la CEDEAO, de façon à assurer une meilleure vie politique, économique et culturelle aux peuples du continent. Contact zone est une plateforme idéale pour consolider la trajectoire de dialogue et d’échange artistique Sud-Sud, et la mise en œuvre de différentes manières de voir l’Afrique et de communiquer avec elle. Elle constitue un catalyseur important susceptible de repositionner et revigorer la culture et l’art plastique contemporain en Afrique.
Bisi Silva

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