Entretien Nadira Laggoune-Aklouche & Ammar Bouras
N.L : Les essais nucléaires français en Algérie sont un sujet dont on a souvent parlé ces dernières années (documentaires, articles…) mais dans les arts plastiques (en Algérie) personne n’a traité ce sujet. Pourquoi t’es-tu intéressé à cet événement ou plutôt, pourquoi ce sujet, à ce moment donné?
A.B. : J’ai vu cet endroit pour la première fois au début des années 90 en allant à Tamanrasset en voyage touristique ; au pied de la montagne il y avait un barrage de militaires et l’un des soldats nous a fait signe de garer à droite pour un contrôle. Il était plutôt sympathique : d’où venez-vous? Où allez-vous?, etc. Cet arrêt m’a permis d’observer la clôture qui entourait la montagne et les plaques qui décrivaient la nature du lieu, interdisaient de photographier et d’y accéder. Il y avait une espèce de base de vie avec épicerie, gargote…
Tu as déjà réalisé autour de ce sujet une première œuvre en support vidéo en 2012. Pourquoi une image animée et non pas de la photographie pour aborder ce sujet la première fois?
J’ai commencé ce travail fin 2011 début 2012 dans le cadre d’une résidence d’artiste vidéaste à «La Chambre d’eau» (Le Favril, France) et cette première œuvre autour des essais nucléaires en était le résultat. À ce moment-là, lors de mon premier voyage, j’avais peur : peur du lieu, peur des autorités, de filmer ou de prendre des photos sans autorisation (bien que j’aie essayé en vain d’en avoir une) car il y avait sur place une présence militaire visible. La vidéo fut réalisée à partir d’une voiture roulant sur la Route Nationale (RN1). Dès ce moment, habité par ce sujet, j’ai fait plusieurs voyages sur les lieux et au fur et à mesure, j’osais un peu plus me rapprocher de la montagne afin de constater l’état des lieux. Du coup, j’ai abandonné la vidéo, pour ne faire que des photos. J’ai, en tout, fait cinq voyages, dont trois après avoir réalisé la première ébauche de la vidéo. Ma dernière expérience fut fin juillet 2016 ; j’étais motivé par l’idée de faire d’autres photos pour participer au concours Pictet, pour lequel Mme Laggoune, c’est-à-dire toi (rires), m’avait nominé, puis, sur sa suggestion, l’idée d’en faire une exposition est née… Et c’est toi, aussi, qui m’as encouragé et aider à construire ce projet car depuis un moment j’étais si pris par mon quotidien que ma vie artistique était un peu en berne.
Est-ce que ce sujet te semble complètement différent de ce que tu as fait auparavant? Dans quelle mesure l’est-il? Et en quoi?
Je crois que je suis toujours dans la même logique et dans les mêmes questionnements esthétiques, politique et existentiels… Seule différence, cette fois : j’utilise la photo pure c’est-à-dire la photo comme un medium à part entière.
Effectivement, la photographie comme support de base, a toujours été présente dans ton travail mais tu n’as, jusqu’ici, jamais fait d’exposition consacrée uniquement à la photographie, pourquoi?
La photo a toujours été le médium de base de mon travail, avec/sur lequel j’intervenais ; je pensais que la photo telle quelle me limitait à un monde visible. Un monde extérieur que je ne pouvais qu’enregistrer et cela me donnait l’impression d’être impuissant, sans pouvoir agir et créer mon monde. Ce n’est plus le cas, du moins pour ce qui concerne ce sujet.
Qu’as-tu ressenti devant le lieu de la catastrophe? Et comment as-tu réagi?
Face à tout cela, des questions me venaient à l’esprit, par exemple : si l’endroit est radioactif, qui a décrété que le champ radioactif s’arrêtait à cette clôture? J’étais étudiant et je travaillais comme photographe de presse, l’envie de prendre des photos était très présente, mais les plaques étaient bien explicites, impossible de passer outre. J’ai gardé en moi l’image de cette montagne en plein désert entourée de murets et de barbelés. Ce n’est qu’à la fin de 2011 que cette image a, paradoxalement, resurgi pendant cette résidence d’artiste dans le nord de la France (Le Favril), un village agricole presque à 100% bio. De l’eau à profusion et des terres clôturées avec des haies vertes. Ça peut paraître étrange mais ces clôtures m’ont inspiré des images de frontières entre le visible et l’invisible. J’en ai parlé à l’association hôte (La Chambre d’eau) et ils ont accepté de me payer le voyage pour revoir cette montagne perdue dans le désert algérien. Depuis, j’ai refait le voyage plusieurs fois, d’abord pour un travail vidéo, puis photographique, et, à chaque fois, je quittais ce lieu avec le sentiment que quelque chose me quittait… Pendant mes voyages dans le désert, en groupe (en tant que touriste), les Targuis nous racontaient des légendes de montagnes… ils parlaient d’elles comme on parle d’un être humain. Devant cette montagne (Taourirt Tan-Afella), j’ai éprouvé de la tristesse, d’abord parce que je ne connaissais pas son histoire et aussi parce qu’elle est seule, abandonnée et emprisonnée, après ce qu’elle a subi. Triste et révolté par le drame de la radioactivité, par cette méchanceté et les capacités de l’Homme à causer autant de mal aux autres et à la nature.
Quelle part a pris le dessus face au lieu, celle de l’artiste ou celle de l’homme?
Au début, je dirais celle de l’homme (comme je l’ai expliqué plus haut) mais après il est difficile de séparer l’homme de l’artiste, impossible pour moi, en tout cas, d’avoir une attitude purement professionnelle, détachée, car j’ai développé une certaine relation avec cette montagne. J’ai fait des recherches pour m’en rapprocher et mieux la connaître. Je lui rends visite comme à une personne que j’affectionne, que je regarde à l’œil nu et à travers un objectif en imaginant tous les drames qu’elle a connus, ainsi que ceux vécus par l’Homme.
Comment as-tu choisi tes prises de vue? à l’instinct ou consciemment, en faisant attention à l’aspect esthétique …?
Dans mon travail je réfléchis d’abord. Pour moi, un travail artistique est une idée (dans le cœur ou dans la tête) avant tout ; ensuite pour la réalisation, je laisse une part à l’instinct, la spontanéité, l’humain. Pour ce travail en particulier, les deux aspects agissent en même temps ; ce fut le cas pour mon premier travail (la vidéo) autour de ce sujet. Par nécessité technique, je roulais en voiture le long de la montagne sur la RN1. Évidemment il s’agit de prises de vue en mouvement et j’avais mon cadre, mais je ne pouvais contrôler l’évolution de l’image dans l’objectif : c’était des images de quelqu’un qui passe et qui regarde sans trop regarder. Par la suite, à chaque voyage, j’avais un peu plus de courage et je m’arrêtais pour cadrer. Pour le dernier voyage, j’ai investi dans le matériel de prise de vue et là, je regardais bien dans le viseur, je composais et j’exploitais au maximum les capacités techniques pour jouer sur des effets de mélange entre le jour et la nuit. Certaines photos donnent l’impression qu’elles sont prises de nuit, alors que qu’elles l’ont été en plein jour.
L’émotion était-elle présente au moment de photographier? Comment l’as-tu gérée par rapport à la contrainte du travail bien fait, de la bonne photo professionnelle?
Le travail artistique fait parfois appel à la raison, mais aussi, souvent, à d’autres parties de nous qu’on ne peut expliquer. Je pense qu’on ne peut pas rester objectif dans un travail de création et celui-là, pour moi, est très chargé d’histoire et de drames encore d’actualité. Dans ma tête je voyais les «indigènes» qui ont creusé les tunnels sous la montagne et plus récemment, mes contemporains qui sont passés par là pour récupérer ces déchets et les utiliser pour construire ou les vendre. Dans mon viseur je voyais les images que je voulais faire de manière à ce qu’elles reflètent ce drame invisible, mais présent, là, devant moi : je compose, je règle, j’imagine le résultat. Dans ce moment précis, l’émotion et le travail bien fait se complètent.
Pour cette exposition, tu as réalisé des sculptures : tu es passé au volume pour la première fois, pourquoi?
Un plasticien peut exploiter tout medium qui peut porter une idée. Au début, l’idée de ce travail avait pris forme avec une vidéo (2012). Après, j’ai senti le besoin de photographier comme pour donner quelque chose de plus à mon œuvre. À In Ekker les treize essais nucléaires avaient pour nom de code des pierres précieuses, «Émeraude», «Rubis», «Saphir», «Béryl»… des appellations qui font rêver. J’étais à la fois choqué et étonné par cette contradiction : un nom poétique, évocateur de bijoux qui se transmettent dans la famille en héritage, et l’horreur de l’acte destructeur que cette montagne a subi dans ses entrailles. Héritage terrible qui continuera à faire des ravages dans les corps et dans l’espace. Ce non-sens m’a poussé à donner un autre aspect à cette œuvre, compléter mon travail avec des volumes en verre, pour évoquer l’histoire par la transparence et protéger la fragilité des pierres précieuses qui resteront en héritage pour restituer la mémoire.
Avais-tu une idée, au préalable, de l’importance de ce travail ou l’as-tu découvert après? Je veux dire qu’est-ce qui t’a poussé, la sensibilité, l’engagement par rapport à ce drame ou juste le côté inédit, original du sujet?
Il se trouve que le sujet des essais nucléaires est devenu d’actualité, mais comme je l’ai dit, l’image de cette montagne et sa clôture étaient en moi depuis les années 90, jusqu’au déclic produit par les haies de Le Favril. Bien sûr, après j’ai mené tout un travail de réflexion, de recherche et de documentation sur les essais nucléaires dans le monde et à In Ekker, sur les accords d’évian, la RN1 d’aujourd’hui pour mieux connaître mon sujet. C’est le cas pour tous mes travaux. J’y mets mon quotidien, les choses qui me touchent d’une manière ou d’une autre, existentielles, sentimentales, politiques ou idéologiques. On les retrouve dans «L’être d’amour», «Tag’Out» en passant par «Aller simple» ou «Le Roi est mort, vive le roi»…
(Entretien réalisé en mars 2017).
A.B. : J’ai vu cet endroit pour la première fois au début des années 90 en allant à Tamanrasset en voyage touristique ; au pied de la montagne il y avait un barrage de militaires et l’un des soldats nous a fait signe de garer à droite pour un contrôle. Il était plutôt sympathique : d’où venez-vous? Où allez-vous?, etc. Cet arrêt m’a permis d’observer la clôture qui entourait la montagne et les plaques qui décrivaient la nature du lieu, interdisaient de photographier et d’y accéder. Il y avait une espèce de base de vie avec épicerie, gargote…
Tu as déjà réalisé autour de ce sujet une première œuvre en support vidéo en 2012. Pourquoi une image animée et non pas de la photographie pour aborder ce sujet la première fois?
J’ai commencé ce travail fin 2011 début 2012 dans le cadre d’une résidence d’artiste vidéaste à «La Chambre d’eau» (Le Favril, France) et cette première œuvre autour des essais nucléaires en était le résultat. À ce moment-là, lors de mon premier voyage, j’avais peur : peur du lieu, peur des autorités, de filmer ou de prendre des photos sans autorisation (bien que j’aie essayé en vain d’en avoir une) car il y avait sur place une présence militaire visible. La vidéo fut réalisée à partir d’une voiture roulant sur la Route Nationale (RN1). Dès ce moment, habité par ce sujet, j’ai fait plusieurs voyages sur les lieux et au fur et à mesure, j’osais un peu plus me rapprocher de la montagne afin de constater l’état des lieux. Du coup, j’ai abandonné la vidéo, pour ne faire que des photos. J’ai, en tout, fait cinq voyages, dont trois après avoir réalisé la première ébauche de la vidéo. Ma dernière expérience fut fin juillet 2016 ; j’étais motivé par l’idée de faire d’autres photos pour participer au concours Pictet, pour lequel Mme Laggoune, c’est-à-dire toi (rires), m’avait nominé, puis, sur sa suggestion, l’idée d’en faire une exposition est née… Et c’est toi, aussi, qui m’as encouragé et aider à construire ce projet car depuis un moment j’étais si pris par mon quotidien que ma vie artistique était un peu en berne.
Est-ce que ce sujet te semble complètement différent de ce que tu as fait auparavant? Dans quelle mesure l’est-il? Et en quoi?
Je crois que je suis toujours dans la même logique et dans les mêmes questionnements esthétiques, politique et existentiels… Seule différence, cette fois : j’utilise la photo pure c’est-à-dire la photo comme un medium à part entière.
Effectivement, la photographie comme support de base, a toujours été présente dans ton travail mais tu n’as, jusqu’ici, jamais fait d’exposition consacrée uniquement à la photographie, pourquoi?
La photo a toujours été le médium de base de mon travail, avec/sur lequel j’intervenais ; je pensais que la photo telle quelle me limitait à un monde visible. Un monde extérieur que je ne pouvais qu’enregistrer et cela me donnait l’impression d’être impuissant, sans pouvoir agir et créer mon monde. Ce n’est plus le cas, du moins pour ce qui concerne ce sujet.
Qu’as-tu ressenti devant le lieu de la catastrophe? Et comment as-tu réagi?
Face à tout cela, des questions me venaient à l’esprit, par exemple : si l’endroit est radioactif, qui a décrété que le champ radioactif s’arrêtait à cette clôture? J’étais étudiant et je travaillais comme photographe de presse, l’envie de prendre des photos était très présente, mais les plaques étaient bien explicites, impossible de passer outre. J’ai gardé en moi l’image de cette montagne en plein désert entourée de murets et de barbelés. Ce n’est qu’à la fin de 2011 que cette image a, paradoxalement, resurgi pendant cette résidence d’artiste dans le nord de la France (Le Favril), un village agricole presque à 100% bio. De l’eau à profusion et des terres clôturées avec des haies vertes. Ça peut paraître étrange mais ces clôtures m’ont inspiré des images de frontières entre le visible et l’invisible. J’en ai parlé à l’association hôte (La Chambre d’eau) et ils ont accepté de me payer le voyage pour revoir cette montagne perdue dans le désert algérien. Depuis, j’ai refait le voyage plusieurs fois, d’abord pour un travail vidéo, puis photographique, et, à chaque fois, je quittais ce lieu avec le sentiment que quelque chose me quittait… Pendant mes voyages dans le désert, en groupe (en tant que touriste), les Targuis nous racontaient des légendes de montagnes… ils parlaient d’elles comme on parle d’un être humain. Devant cette montagne (Taourirt Tan-Afella), j’ai éprouvé de la tristesse, d’abord parce que je ne connaissais pas son histoire et aussi parce qu’elle est seule, abandonnée et emprisonnée, après ce qu’elle a subi. Triste et révolté par le drame de la radioactivité, par cette méchanceté et les capacités de l’Homme à causer autant de mal aux autres et à la nature.
Quelle part a pris le dessus face au lieu, celle de l’artiste ou celle de l’homme?
Au début, je dirais celle de l’homme (comme je l’ai expliqué plus haut) mais après il est difficile de séparer l’homme de l’artiste, impossible pour moi, en tout cas, d’avoir une attitude purement professionnelle, détachée, car j’ai développé une certaine relation avec cette montagne. J’ai fait des recherches pour m’en rapprocher et mieux la connaître. Je lui rends visite comme à une personne que j’affectionne, que je regarde à l’œil nu et à travers un objectif en imaginant tous les drames qu’elle a connus, ainsi que ceux vécus par l’Homme.
Comment as-tu choisi tes prises de vue? à l’instinct ou consciemment, en faisant attention à l’aspect esthétique …?
Dans mon travail je réfléchis d’abord. Pour moi, un travail artistique est une idée (dans le cœur ou dans la tête) avant tout ; ensuite pour la réalisation, je laisse une part à l’instinct, la spontanéité, l’humain. Pour ce travail en particulier, les deux aspects agissent en même temps ; ce fut le cas pour mon premier travail (la vidéo) autour de ce sujet. Par nécessité technique, je roulais en voiture le long de la montagne sur la RN1. Évidemment il s’agit de prises de vue en mouvement et j’avais mon cadre, mais je ne pouvais contrôler l’évolution de l’image dans l’objectif : c’était des images de quelqu’un qui passe et qui regarde sans trop regarder. Par la suite, à chaque voyage, j’avais un peu plus de courage et je m’arrêtais pour cadrer. Pour le dernier voyage, j’ai investi dans le matériel de prise de vue et là, je regardais bien dans le viseur, je composais et j’exploitais au maximum les capacités techniques pour jouer sur des effets de mélange entre le jour et la nuit. Certaines photos donnent l’impression qu’elles sont prises de nuit, alors que qu’elles l’ont été en plein jour.
L’émotion était-elle présente au moment de photographier? Comment l’as-tu gérée par rapport à la contrainte du travail bien fait, de la bonne photo professionnelle?
Le travail artistique fait parfois appel à la raison, mais aussi, souvent, à d’autres parties de nous qu’on ne peut expliquer. Je pense qu’on ne peut pas rester objectif dans un travail de création et celui-là, pour moi, est très chargé d’histoire et de drames encore d’actualité. Dans ma tête je voyais les «indigènes» qui ont creusé les tunnels sous la montagne et plus récemment, mes contemporains qui sont passés par là pour récupérer ces déchets et les utiliser pour construire ou les vendre. Dans mon viseur je voyais les images que je voulais faire de manière à ce qu’elles reflètent ce drame invisible, mais présent, là, devant moi : je compose, je règle, j’imagine le résultat. Dans ce moment précis, l’émotion et le travail bien fait se complètent.
Pour cette exposition, tu as réalisé des sculptures : tu es passé au volume pour la première fois, pourquoi?
Un plasticien peut exploiter tout medium qui peut porter une idée. Au début, l’idée de ce travail avait pris forme avec une vidéo (2012). Après, j’ai senti le besoin de photographier comme pour donner quelque chose de plus à mon œuvre. À In Ekker les treize essais nucléaires avaient pour nom de code des pierres précieuses, «Émeraude», «Rubis», «Saphir», «Béryl»… des appellations qui font rêver. J’étais à la fois choqué et étonné par cette contradiction : un nom poétique, évocateur de bijoux qui se transmettent dans la famille en héritage, et l’horreur de l’acte destructeur que cette montagne a subi dans ses entrailles. Héritage terrible qui continuera à faire des ravages dans les corps et dans l’espace. Ce non-sens m’a poussé à donner un autre aspect à cette œuvre, compléter mon travail avec des volumes en verre, pour évoquer l’histoire par la transparence et protéger la fragilité des pierres précieuses qui resteront en héritage pour restituer la mémoire.
Avais-tu une idée, au préalable, de l’importance de ce travail ou l’as-tu découvert après? Je veux dire qu’est-ce qui t’a poussé, la sensibilité, l’engagement par rapport à ce drame ou juste le côté inédit, original du sujet?
Il se trouve que le sujet des essais nucléaires est devenu d’actualité, mais comme je l’ai dit, l’image de cette montagne et sa clôture étaient en moi depuis les années 90, jusqu’au déclic produit par les haies de Le Favril. Bien sûr, après j’ai mené tout un travail de réflexion, de recherche et de documentation sur les essais nucléaires dans le monde et à In Ekker, sur les accords d’évian, la RN1 d’aujourd’hui pour mieux connaître mon sujet. C’est le cas pour tous mes travaux. J’y mets mon quotidien, les choses qui me touchent d’une manière ou d’une autre, existentielles, sentimentales, politiques ou idéologiques. On les retrouve dans «L’être d’amour», «Tag’Out» en passant par «Aller simple» ou «Le Roi est mort, vive le roi»…
(Entretien réalisé en mars 2017).
24°3′55″N 5°3′23″E (Galerie) • Texte catalogue (Nadira Laggoune-Aklouche) • Adlène Meddi • Jaoudet Gassouma • Hind Oufriha • Khaled Zeghmi • Sarah Haidar • Yasmine Azzouz