L’être d’amour…
En dépit de toutes ses visions macabres, l’oeuvre de Bouras regorge d’émotion… de vie.
40 ans, c’est le bel âge, l’âge de la maturité, dit-on. Pour le plasticien Ammar Bouras qui expose depuis hier ses tableaux à la galerie Esma de Riad El-Feth, c’est un peu la maturité artistique. Quelle belle coïncidence ! Les 38 tableaux qui constituent sa nouvelle exposition sont placés sous le signe de l’amour. Aujourd’hui, c’est justement la fête de la Saint-Valentin.
Bouras soutient que son travail date depuis 2002, nous le croyons volontiers. D’autant que ses oeuvres plastiques font suite à un livre de 9 images imprimées en sérigraphie intitulé à juste titre N’habek, je t’aime, I love you ! Ammar Bouras, digne enfant de Andy Warhol par ses inclinaisons pop art – le sait-il? – est un adepte du métissage et du style hybride. Artiste photographe aussi, Ammar Bouras aussi bien distrait que profond nous laisse, une fois n’est pas coutume, entrevoir son monde intérieur à travers une pratique esthétique bien singulière. Ses tableaux dont certains sont un assemblage de plusieurs images sont des lucarnes ouvertes ou une plongée dans le royaume sensible de «l’être» Ammar. C’est un cachet résolument humain que transpirent ses créations.
Photocollage ou photomontage, ajouté à cela l’intégration de la peinture, du papier, du griffonnage, écriture qui devient symboles et rehaussée de couleurs chatoyantes, l’on peut en effet discerner ces quelques mots d’amour tirés de lettres réelles que l’artiste a couverts de peinture. L’oeuvre de Bouras est à la fois suggestive, sensuelle et provocatrice dans le sens où il nous interpelle au plus haut point. Dans ces spectres humains où apparaît, visage de femme, yeux, pieds ou mains, rien n’est là au hasard. La peinture de Bouras est évocatrice. Elle est réminiscence et rêverie. Mais l’angoisse est perceptible comme ce chaos indélébile que l’on ne peut effacer du visage de la Terre. Le noir et le blanc autant que cette touche de rouge questionnent l’espace et heurtent la sensibilité.
De ces fantômes effrayants qui vous guettent à la dérobée subsiste un côté charnel très omniprésent dans l’art de Ammar Bouras.
Les bribes d’humanité que l’on voit, ce sont tous ces gens qu’il a aimés, adorés au cours de son existence. C’est un peu une exposition introspective. Forcément, beaucoup de apparaissent, Katia, Lounja, Lynda, Sonia… Sur toutes ces et ses idylles d’il y a 25 ans, Amar pose un regard réflexif. Un hommage qu’il rend à sa manière à travers sa passionnante et irrésistible envie de peindre. Ammar Bouras fait explorer et exploser dans ses oeuvres ses délires et tourments. L’on comprend qu’il s’adresse dans un de ses tableaux à Egon Schiele, ce peintre maudit autrichien, décédé à la fleur de l’âge… Images superposées, grattées, colorées donnent un étrange sentiment de décomposition. Ne dit-on pas que l’on renaît de ses cendres ? Résolument contemporain, même si la technique existe depuis quelques années, Ammar reste en Algérie un artiste ouvert, doué d’une grande sensibilité. Nous aimons bien son travail qui sort des sentiers battus de la peinture «conformiste», lisse et «représentative». La vie, l’amour, la mort, le sexe, tout cela existe et ne peut par conséquent offusquer personne. Gothique un peu, mystique, énigmatique, romantique… la peinture de Ammar Bouras charrie une bonne dose d’émotions, telle une chanson d’«Evanescence».
Diplômé des Beaux-Arts en peinture, membre du collectif Essebaghine, l’artiste a réussi à s’affirmer dans le groupe tout en se distinguant par une démarche sûre, faisant de lui un «être» à part. Multipliant les expériences, il se fait un nom ici et à l’étranger, lors d’expositions individuelles et collectives. Nous découvrirons aussi son travail dans ce recueil très fort en images, Poussières d’ange, un ouvrage réalisé avec Christian Lecomte, journaliste et écrivain, et édité aux éditions Barzakh.
Ammar Bouras a, en outre, exposé dans le cadre de l’Année de l’Algérie en France où il a su attirer les regards sur ce phénomène social qui a fait fureur récemment, «la chasse aux sorcières» des couples. Un sujet fort dominant chez l’artiste, étant la tolérance.
Aussi, nous pourrons qualifier cette exposition de personnelle pour tout ce qu’elle dégage comme vérité, attachement, malaise et… amour! Ouverte jusqu’au 7 mars, l’exposition de Ammar Bouras est intéressante à plus d’un titre. Nous n’avons pas fini de sonder ses dédales…
O. HIND
40 ans, c’est le bel âge, l’âge de la maturité, dit-on. Pour le plasticien Ammar Bouras qui expose depuis hier ses tableaux à la galerie Esma de Riad El-Feth, c’est un peu la maturité artistique. Quelle belle coïncidence ! Les 38 tableaux qui constituent sa nouvelle exposition sont placés sous le signe de l’amour. Aujourd’hui, c’est justement la fête de la Saint-Valentin.
Bouras soutient que son travail date depuis 2002, nous le croyons volontiers. D’autant que ses oeuvres plastiques font suite à un livre de 9 images imprimées en sérigraphie intitulé à juste titre N’habek, je t’aime, I love you ! Ammar Bouras, digne enfant de Andy Warhol par ses inclinaisons pop art – le sait-il? – est un adepte du métissage et du style hybride. Artiste photographe aussi, Ammar Bouras aussi bien distrait que profond nous laisse, une fois n’est pas coutume, entrevoir son monde intérieur à travers une pratique esthétique bien singulière. Ses tableaux dont certains sont un assemblage de plusieurs images sont des lucarnes ouvertes ou une plongée dans le royaume sensible de «l’être» Ammar. C’est un cachet résolument humain que transpirent ses créations.
Photocollage ou photomontage, ajouté à cela l’intégration de la peinture, du papier, du griffonnage, écriture qui devient symboles et rehaussée de couleurs chatoyantes, l’on peut en effet discerner ces quelques mots d’amour tirés de lettres réelles que l’artiste a couverts de peinture. L’oeuvre de Bouras est à la fois suggestive, sensuelle et provocatrice dans le sens où il nous interpelle au plus haut point. Dans ces spectres humains où apparaît, visage de femme, yeux, pieds ou mains, rien n’est là au hasard. La peinture de Bouras est évocatrice. Elle est réminiscence et rêverie. Mais l’angoisse est perceptible comme ce chaos indélébile que l’on ne peut effacer du visage de la Terre. Le noir et le blanc autant que cette touche de rouge questionnent l’espace et heurtent la sensibilité.
De ces fantômes effrayants qui vous guettent à la dérobée subsiste un côté charnel très omniprésent dans l’art de Ammar Bouras.
Les bribes d’humanité que l’on voit, ce sont tous ces gens qu’il a aimés, adorés au cours de son existence. C’est un peu une exposition introspective. Forcément, beaucoup de apparaissent, Katia, Lounja, Lynda, Sonia… Sur toutes ces et ses idylles d’il y a 25 ans, Amar pose un regard réflexif. Un hommage qu’il rend à sa manière à travers sa passionnante et irrésistible envie de peindre. Ammar Bouras fait explorer et exploser dans ses oeuvres ses délires et tourments. L’on comprend qu’il s’adresse dans un de ses tableaux à Egon Schiele, ce peintre maudit autrichien, décédé à la fleur de l’âge… Images superposées, grattées, colorées donnent un étrange sentiment de décomposition. Ne dit-on pas que l’on renaît de ses cendres ? Résolument contemporain, même si la technique existe depuis quelques années, Ammar reste en Algérie un artiste ouvert, doué d’une grande sensibilité. Nous aimons bien son travail qui sort des sentiers battus de la peinture «conformiste», lisse et «représentative». La vie, l’amour, la mort, le sexe, tout cela existe et ne peut par conséquent offusquer personne. Gothique un peu, mystique, énigmatique, romantique… la peinture de Ammar Bouras charrie une bonne dose d’émotions, telle une chanson d’«Evanescence».
Diplômé des Beaux-Arts en peinture, membre du collectif Essebaghine, l’artiste a réussi à s’affirmer dans le groupe tout en se distinguant par une démarche sûre, faisant de lui un «être» à part. Multipliant les expériences, il se fait un nom ici et à l’étranger, lors d’expositions individuelles et collectives. Nous découvrirons aussi son travail dans ce recueil très fort en images, Poussières d’ange, un ouvrage réalisé avec Christian Lecomte, journaliste et écrivain, et édité aux éditions Barzakh.
Ammar Bouras a, en outre, exposé dans le cadre de l’Année de l’Algérie en France où il a su attirer les regards sur ce phénomène social qui a fait fureur récemment, «la chasse aux sorcières» des couples. Un sujet fort dominant chez l’artiste, étant la tolérance.
Aussi, nous pourrons qualifier cette exposition de personnelle pour tout ce qu’elle dégage comme vérité, attachement, malaise et… amour! Ouverte jusqu’au 7 mars, l’exposition de Ammar Bouras est intéressante à plus d’un titre. Nous n’avons pas fini de sonder ses dédales…
O. HIND